Un lieu de mémoire á Weissenfels/Saale: la maison de Novalis
Friedrich de Hardenberg, dit Novalis, contemporain d'André Chénier
(1762-1794) n'est pas inconnu des Français. René Lasue écrit
dans l'Anthologie de la poésie allemande (Verviers, 1967): Novalis (1772-1801)
est le grand nom du romantisme allemand; il est mort trop jeune pour réaliser
ses grands desseins et pour parvenir à la synthèse de ses dons et de
ses recherches. Philosophe, mathématicien, chimiste, géologe, il a
laissé des écrits d'une extrême importance. Dans ses «Hymnes
à la nuit», le poète mystique, que la disparition prématurée
de Sophie de Kühn a conduit vers la religion de la mort et de la nuit, chante la
bien-aimée disparue (et par la immortelle) et la nuit où les âmes naissent
à la véritable vie. Quelques-uns des Cantiques Spirituels de Novalis ont
été adoptés par l'Eglise Luthérienne. Deux oeuvres sont
restées inachevées: «Les disciples de Sais» (ville antique du
delta du Nil), de même que «Henri d'Ofterdingen», roman pour lequel il
avait créé le mythe de la fleur bleue.
Friedrich de Hardenberg naquit le 2 mai 1772 au château du petit village d'Oberwiederstedt,
à quelques kilomètres de la ville de Hettstedt, non loin de Mansfeld. En 1786, son
père, le baron Erasmus de Hardenberg (1738-1814), devenu directeur des salines du
prince-électeur de Saxe, vient habiter avec sa famille à Weissenfels la grande
maison du 24 Klosterstrasse, appelée actuellement «Novalishaus». On peut lire
sur un bas-relief, fixé à l'angle externe de la maison: «Ici vécut et
mourut Friedrich von Hardenberg Novalis, le 25 mars 1801». L'édifice, de style
baroque, construit au temps des ducs de Saxe-Weissenfels survécut à plusieurs
incendies survenus dans la ville et aux diverses batailles qui se sont déroulées
dans les environs.
La ville, propriétaire actuel et son administration, ont mis deux modestes pièces
à la disposition de l'association «Novalis-Literaturkreis», fondée en 1991,
association qui réunit les admirateurs de Friedrich de Hardenberg et de ses oeuvres. Les amis
du «Literaturkreis» ont regroupé à l'aide du musée de la ville un
choix de peintures, de graphiques, d'autographes et de manuscrits de la famille des Hardenberg, de
la vie de Frédéric, de ses amis et de ses deux fiancées, Sophie de Kühn et Julie
de Charpentier. Les guides qui tiennent le bureau, informent très volontiers les visiteurs
des autres lieux de mémoire et des villes où Novalis a étudié, travaillé,
aimé et écrit ses poèmes et ses vers, ses romans inachevés, ainsi que
ses oeuvres scientifiques. Il est recommandé aux visiteurs de faire quelques pas pour
rêver dans le petit pavillon de Novalis situé dans le jardin.
Dans le parc de la ville, le buste de Novalis, sculpté par Friedrich Schaper, a été
inauguré le 25 mars 1901 pour commémorer le centième anniversaire de sa mort.
En dépit d'une santé délicate, Frédéric reçut dès
ses plus jeunes années une éducation religieuse sérieuse donnée par sa
mère et diverses préceptrices. En 1790 il compléta ses connaissances des langues
latine et grecque au collège d'Eisleben et commença des études de droit et de
philosophie à l'université de Jena, poursuivies à Leipzig et achevées
à l'université de Wittenberg. En 1796 il retourna à Weissenfels et consacra tous
ses efforts à l'administration des salines régionales, autour des villes de Artern, Bad
Kösen et Bad Dürrenberg. Pour approfondir ses connaissances scientifiques il entama à l'Ecole
Supérieure des Mines de la ville de Freiberg/Saxe, en 1797 et 98, des études de géologie.
De retour à Weissenfels il travailla intensivement à son oeuvre lyrique et poétique,
parallèlement à ses charges professionelles.
En août 1800 son état de santé s'aggrava en raison d'une tuberculose pulmonaire; il meurt
d'une hémorragie foudroyante en présence de son frère Karl et de son ami
Friedrich Schlegel.
Heures d'ouverture du musée à Weissenfels
Mardi à Vendredi: 10.00 17.00 h
Samedi et Dimanche: 10.00 12.00 et 13.00 17.00 h
Novalis-Haus, Klosterstrasse 24, 06667 Weissenfels, Allemagne
Téléphone: +49-(0)3443-234531
e-mail
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